J'étais pompier et je travaillais surtout sur les voyages vers Lardeau. Nous quittions Nelson entre 9 h 30 et 10 h par le train et nous descendions à Procter. Pendant qu'ils chargeaient le train sur la barge, je me préparais à travailler sur le bateau [SS Moyie]. Je commençais à travailler à minuit et je restais six heures à mon poste puis j'avais six heures de repos. C'est comme ça qu'on travaillait sur le bateau à l'époque.
C'était en 1940. J'ai travaillé là en 1940 et en 1941. Comme je disais, on faisait généralement des postes de six heures. Après le départ de Procter à minuit, on remontait tout le lac d'un trait. On s'arrêtait parfois à Kaslo pour faire une relève, pour décharger un wagon de charbon ou toute autre affaire du genre. Ensuite on mettait le cap sur Lardeau. Arrivé à Lardeau, le poste de six heures tirait plus ou moins à sa fin et la période de repos commençait. On allait la plupart du temps se coucher parce qu'on était exténué d'avoir pelleté du charbon pendant six heures.
Ils prenaient le train et ça prenait approximativement six ou sept heures pour faire l'aller-retour à Gerrard et faire la connexion en chemin à Marblehead et toutes les autres choses à faire en chemin. Parfois un arrêt à Howser. Ils revenaient chargés et c'est alors qu'on reprenait le travail. Non, ce n'était pas facile! On gagnait 2,46 $ par jour, c'est-à-dire à peu près 20 cents de l'heure. Et finalement on rentrait à Procter. Lorsqu'ils déchargeaient la barge, on prenait habituellement le train jusqu'à Nelson. On arrivait généralement tôt dans la matinée du samedi.
Les trains de passagers fonctionnaient, vous voyez, mais samedi était le jour réservé aux passagers et jour de desserte sur le bateau. Ils n'avaient pas besoin du pompier en second les jours réservés aux passagers parce qu'ils quittaient Procter à 7 h du matin, le samedi, et qu'ils s'occupaient de tout ce qu'il y avait à faire le long du lac et qu'ils assuraient les arrêts, lorsqu'ils avaient des passagers. Nous retournions habituellement à Procter vers 4 h de l'après-midi lors de cette tournée du samedi. 4:30.
Oh, quelques-uns montaient à bord juste pour le plaisir. Ça leur donnait l'occasion de faire le tour du lac. On avait aussi des passagers pour Johnson's Landing, Argenta et autres endroits de ce genre. Certains embarquaient le samedi et restaient à bord une semaine entière.
Lorsque j'en faisais partie, il comptait environ dix hommes. Il y avait deux mécaniciens, le capitaine, le lieutenant, trois matelots de pont, deux pompiers et le cuisinier. Sur le trajet, le long du lac, le capitaine sortait habituellement lui-même le bateau et la barge du quai, mettait le convoi sur sa route et passait ensuite la barre au lieutenant, qui gouvernait alors pendant un certain temps avant d'être relevé par un des matelots de pont. Et chacun barrait à son tour, les matelots de pont en particulier. Chacun prenait la barre à son tour. Mais ils avaient aussi d'autres tâches à accomplir. Il fallait toujours nettoyer ici et là. Parfois, il suffisait de prendre la lance à incendie pour rincer le pont à grande eau. Ça dépendait du chargement. S'ils transportaient du foin ou quelque chose comme ça, ils ouvraient juste la porte de la passerelle d'embarquement et rinçaient le pont avec la lance à incendie. Pour se débarrasser des débris de foin. Il y avait toujours quelque chose à faire.
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