En 1893, la glace s'est formée le 29 janvier. Le SS Nelson s'est frayé un chemin jusqu'au quai de Nelson, a été tourné sur place avec quelques difficultés puis est reparti en retraçant sa route.
Le SS City of Ainsworth est allé jusqu'à Bogustown, a également été tourné sur place puis a remonté le lac en suivant le Nelson. Le lendemain matin, le thermomètre affichait -31 oC (-24 oF) à Nelson et la température est restée très basse pendant trois jours. En 36 heures, 12,7 cm (5 pouces) de glace s'était formée au bout du quai de Nelson et on a observé jusqu'à 40,64 cm (16 pouces) en certains endroits durant le mois de février. Pendant deux mois, aucun vapeur ne s'est approché à moins de 12 miles de Nelson, et vers le 10 avril, à Five Mile Point, les habitants de Nelson ont dû dégager un pont à la scie et à la dynamite.
La barge était installée devant le bateau, contre la proue. En faisant avancer le bateau, on faisait monter la barge sur la glace puis on devait reculer et dégager les blocs de glace et recommencer l'opération. Sur les vapeurs à une roue, les gouvernails, au nombre de quatre, sont situés devant la roue. Je dirais qu'ils mesuraient environ quatre pieds de haut et six à sept pieds de long et ils tournaient tous en même temps, d'un seul mouvement. Lorsque vous faites machine arrière et que la roue tourne à l'envers, l'eau est projetée sur les gouvernails et si ceux-ci ne sont pas dans l'axe, l'eau jaillit partout.
À partir de là, ils bloquaient complètement la roue de commande des gouvernails et on ne pouvait donc plus utiliser cette roue pour gouverner. Il y avait un cabestan à la proue du bateau et un autre sur la barge et ils en accrochaient un… de ce cabestan, un câble passait dans un guide puis dans un autre et celui-là, il suivait le chemin inverse. Un était alors tendu, et l'autre détendu. Le capitaine donnait un coup de sifflet pour virer à gauche, deux coups de sifflet pour virer à droite et dans ce cas, le cabestan de la barge était actionné par un homme qui plaçait un manche de tourne-billes dans le trou et trois gars qui saisissaient le manche et tournaient avec. Celui sur le bateau s'occupait évidemment de la vapeur. Le lieutenant était d'habitude là, à moitié endormi, et s'il entendait le sifflet, s'il fallait qu'il chauffe, il actionnait la valve de la vapeur. Et tout cela marchait très bien parce qu'on pouvait diriger la barge là où on voulait sans tourner le vapeur. Mais l'opération prenait du temps et c'était particulièrement fastidieux s'il y avait de la neige sur la glace. Et il m'est arrivé de voir ça de neige sur la glace! La neige collait sous la barge et il fallait alors reculer sur une longue distance pour que tout se dégage; c'était intéressant.
Description du fichier audio : Dans les Kootenays Ouest, la surface du lac gelait dans le bras ouest. Charles Mertin (Mert) Kirkendahl raconte comment ils cassaient la glace avec leur vapeur à une roue.